La séduction, c’est grave docteur ?
Nous nous construisons petit-e enfant avec cette envie bien légitime d’être accepté-e dans son groupe, aimé-e de ses parents, de son entourage… On a voulu « plaire » – et tu dis « s’il vous plaît » ! – être « agréable » et retirer tout le bénéfice d’une relation flattant l’estime de soi.
Il y a ce liant social, ce sourire, cette ouverture aux autres, nécessaire pour la douceur de vivre ensemble, mais, mais… si je creuse un peu mes intérêts, pas facile d’en définir la limite avec les jeux et enjeux inconscients de séduction !
Alors voilà, ça s’est un peu tordu en chemin, la mère ceci, le père cela, sans parler du grand frère qui… et de la grand-mère qui attendait que… Me voilà jeune fille (jeune homme bien sûr aussi) cherchant à plaire à des jeunes hommes ou des jeunes femmes (ou tout un tas d’autres personnes)… avec des raisons physiologiques et hormonales, mais pas que. Toute une palette de stratégies de séduction – oui de stratégies ! – se décline dans nos interactions avec les autres selon nos buts, pas toujours très éclairés : allumer puis fuir, chasser, attraper et « manger », assouvir des besoins sexuels, de reproduction, plaire pour obtenir ce que je veux, être ré-élu-e, choisi-e, me sentir aimé-e, éviter les conflits… voire séduire pour me protéger !
Par chez nous, séduire c’est mal ! Du latin seducere : attraper, détourner du chemin – le chemin de qui, de quoi ? Voyez plutôt leur fin à Lilith, Carmen et autre Don Juan…
Une autre lecture les présente justement comme des êtres (certes un peu névrosés), cherchant le chemin de l’émancipation et de la liberté par la provoc’, grande agitatrice de consciences secouant l’ordre établi. Prends garde à toi !
Photo 1 – Un serpent par Ruschen
Photo 2 – Une scène du film Lilith (1964) par Kristin Vurm
Vidéo – Maria Callas interprétant Carmen