Précieuse lenteur
Les pratiques de mouvement “tempo lento” où l’on n’en finit plus de plonger à l’intérieur avec délice ouvrent la voie d’une profondeur aux mille nuances, de l’ancrage jusqu’à la volupté. Sensations d’ouverture sans limite. Le temps s’étire en baillant dans des spirales sans fin, des connexions qui nous dépassent, parfois des saccades. Et « mon corps n’en finit plus sous les rides des draps » écrit Louis Aragon dans Statue. Une statue vivante, où tout bouge à l’intérieur même si l’extérieur s’est pétrifié sans se figer. Prendre le temps, créer du lien… Prendre le temps, se dissoudre, puis renaître à soi, au monde… Subversive paresse qui interroge l’activité du monde et réhabilite la sensualité et la poésie, chemins de liberté par le plaisir.
Et cet haïku de Hyoroku pour terminer… ou pour commencer.
« Un feu qui meurt –
nuit profonde
on frappe à la porte. »
Crédit photo : Racchio.