Le groove spiralé de la salsa
La « Salsa », littéralement la sauce, la mayonnaise, est née de la communauté d’expatrié-e-s de toute l’Amérique latine, se retrouvant à New York et se découvrant dans l’infinie richesse de leurs musiques. Lors de concerts clandestins, ils et elles créent en live un métissage de mélodies et de rythmes à l’image de l’histoire de leur continent… et de l’humanité. La salsa est alors libre de tout code. C’est une âme vibrante, répondant à l’intelligence du vivant, en perpétuelle création, en perpétuelle évolution. Danseurs et musiciens entrent en résonance et s’alchimient. C’est par exemple leurs pas traînant qui créent le cha-cha-cha…
Devenue un phénomène planétaire souvent associé à du divertissement, avec des passes codifiées désormais enseignées dans des écoles ayant pignon sur rue jusqu’en Chine, la salsa véhicule la joie festive et extatique de la danse, en couple, ensemble. Une joie que l’on retrouve dans notre traditionnelle bourrée ou nos bals folk. Elle nourrit notre besoin de reliance à un groupe, à une tribu. Pratique d’écologie corporelle ? Très peu dans les cours telle qu’elle est transmise, mais c’est notre intention qui assoit notre capacité à nous relier et à fleurir dans le respect de ce que nous sommes. Au plus près du déploiement de l’onde et des pulsations du cœur, dans la globalité d’un mouvement ancré et élastique, le groove spiralé de la salsa, celui qui ouvre le cœur et enivre le corps, parle de son authenticité et de son intégrité dans le mouvement.
Photo : Slimane Brahmi