Le sang et l’encre
Le sang a fait couler beaucoup d’encre ces dernières semaines. Chacune et chacun en a été de son opinion sur cette « taxe tampon » finalement abaissée à un taux de TVA à 5,5 % reconnaissant les produits liés aux menstruations des femmes comme de première nécessité. Certes, je n’aime pas les tampons bouche-trou ( « taxe cup », ça l’aurait fait, non?). Mais voilà donc qu’on parle des règles et de notre sang… qui fascine, qui dégoûte, que l’on voudrait taire, nier parfois. Parce que le sang menstruel, comme d’autres manifestations en matières créées dans le bassin d’ailleurs, reste un sujet tabou.
Il y a pourtant de la magie dans ce liquide rouge. Nectar de vie. Oui, oui… des scientifiques y ont découvert la présence de cellules-souches, comme dans la moelle osseuse ou le cordon ombilical. Mystère de vie. Et c’est inquiétant comme une lointaine émanation de ces nuits de nouvelle lune, obscures et terrifiantes, où les femmes se mettaient toutes à saigner…
Derrière le sang, le vagin. Nous voilà donc reconnues dans notre vagin et dans son écoulement mensuel… waoh. On est loin des gifles que certains jeunes filles ont reçu pour accueillir leurs premières règles ou de ces pratiques qui cherchent à nier les menstrues (prise de pilule en continu pour ne plus en avoir) ou un état lié à ce moment particulier (cachetons à gogo pour ne pas sentir le besoin naturel de repos, de retraite et continuer à bosser comme si de rien n’était, par exemple).
Accueillir les règles et tout ce que cela implique, c’est s’accueillir comme Femme, reconnaître les femmes et laisser fleurir le Féminin.
Photo : Anne