Hystérie, quand le féminin et le masculin se rencontrent !
Vous avez entendu ces cris aigus pendant l’Euro2016? Ceux de ce commentateur islandais en pleine explosion orgasmique suite à la qualification pour les quarts de son pays natal? Une véritable jouissance offerte au public et qui ravit tou.te.s les auditeur.rice.s dans un grand tourbillon, une communion et le frisson de l’émotion… Une belle démonstration d’hystérie ! De la Grèce antique jusqu’à un peu avant Freud, l’hystérie – venant étymologiquement de l’utérus – était considérée comme une pathologie féminine. Puis Freud déboule avec sa psychanalyse… et commence par l’étude de l’hystérie “testiculaire”. Pour les hommes comme pour les femmes, l’hystérie est alors liée à une énergie sexuelle refoulée et qui prend différentes formes pour lâcher. Quel lâcher-prise alors pour ces commentateurs de foot qui rentrent clairement dans un état modifié de conscience… oui, une transe. Le commentateur argentin Víctor Hugo Morales, en 1986, hurle tout son amour à Maradonna et à son but qu’il qualifie de “cerf-volant cosmique”… Y a pas que le but qui est cosmique, hein! Un déferlement extatique de créativité, d’amour, de joie d’être ensemble (et aussi parfois de débordements inacceptables mais ce n’est pas le sujet ici). Et tout cela est autorisé légalement et admis socialement : le miracle de l’orgasme… Et dire qu’il faut du foot pour ça! Loin de moi de critiquer ce sport populaire (non vraiment ça ne me ressemble pas)… Barbara Ehrenreich dans son livre “Collective joy” décrit les rituels des matches (se peindre le visage, habits spécifiques, mouvements simples répétés ensemble comme la ola, chants simples…) comme une nécessité pour se vivre ensemble, dans une société “civilisée” en manque de rituels communautaires amenant à une exaltation commune. Et puis quand même… “on est, on est, on est en finale”!!