Festivals du Féminin: quand les filles de la Déesse sortent de l’hibernation
Les années 60 et 70 ont réveillé la conscience politique des femmes. Bien décidées à se libérer de ce que beaucoup vivaient comme une dictature patriarcale, elles ont cherché dans l’espace social les tribunes et outils susceptibles de le transformer plus équitablement. Ce que beaucoup ignoraient, c’est que ce faisant elles répondaient à l’appel sauvage de la Déesse dont l’image vibre au plus profond de la psyché humaine.
La psychologie des profondeurs jungienne postule une architecture stratifiée du psychisme. L’Ombre(1) y jouerait les gardiens du seuil, articulant inconscients personnel et collectif, nous permettant de passer d’un vécu subjectivé au royaume des Archétypes (2). Explorer les contrées de ce peuple de l’âme est une épopée héroïque faite d’alliances guérisseuses ou fécondes et d’enchantements dévastateurs. Passées les multiples épreuves, le/la protagoniste accède au coeur du temple: l’Imago Dei, cette image du divin gravée au plus profond de soi. En tant que femme aspirant à la liberté, j’aime à imaginer des retrouvailles avec la Grande Mère vénérée, celle pour qui l’esprit de ses enfants se souvient d’avoir si souvent dansé… et risqué le bûcher.
Nous sommes aujourd’hui au début d’un nouveau siècle et millénaire. Devenues des femmes matures et sages, rejointes par la génération de leurs filles et petites filles, une partie des pionnières évoquées plus haut a réorienté son énergie vers le champ du spirituel. D’un charisme solaire qui les rend irrésistibles, leur discours irradie la beauté de leurs âmes généreuses tandis que leurs pratiques redonnent vie à ce qui fut de tout temps l’apanage amoureux du féminin sacré. Par le témoignage de leur vérité, elles ravivent en nous la mémoire d’une existence joyeusement célébrée au-delà de la peur et de l’échange conditionné.
Je concluerai cet hommage en vous disant que ces nymphes urbaines et rurales existent puisqu’elles illuminent mon chemin. Des aînées m’ont accueillie, aimée, montré la voie vers le coeur de mon être, puis des soeurs sont apparues pour co-créer, soutenir, penser et vivre ensemble l’héritage qu’il nous faudra d’ici quelques années transmettre à notre tour à nos cadettes…Nos sabbats s’appellent aujourd’hui Festivals du Féminin, et si nous n’y dansons plus nues au clair de Lune, l’intention reste authentique et vivante. Plurielles dans nos référentiels(3), nous nous découvrons “singulières” lorsque nous ouvrons nos coeurs à la sororité. C’est là encore une vérité puisque je vous dois, festivalières et autres co-créatrices, de me l’avoir prouvé. Par votre simple présence et votre confiance abandonnée, vous m’avez donné l’occasion d’honorer notre Mère et de faire l’expérience bénie de notre condition de Femme.
Pour m’avoir sortie de ma longue hibernation et instruite chaque instant de ma vie, je vous dis simplement: merci.
- ensemble des croyances, émotions et conduites inavouables, cachées, qui nous parasitent! Souvent transmis par l’éducation familiale et collective, les contenus de l’ombre peuvent aussi être générés par des expériences traumatiques et apparaissent généralement dans nos rêves sous la forme de monstres et d’agresseurs
- invisible habité par des figures immortalisées par les mythes
- qu’il s’agisse de nos origines culturelles, nos lectures inspirantes, des traditions dans lesquelles s’inscrit notre spiritualité…etc
Festival du Féminin wwww.festivaldufeminin.com