Le souffle de la liberté

Au commencement était le verbe. Au commencement était un souffle… Tel ce premier grand inspir qui remplissait nos poumons d’air à l’heure de notre venue au monde. Et si Leonard Orr* avait raison ? Et s’il nous fallait défroisser la mémoire de ce premier instant où nous avons commencé à respirer ? Et si notre liberté passait par la libération de notre souffle ? Ce souffle entravé par des émotions refoulées, des peurs et des colères, des joies et des tristesses, des non-dits, des souffrances… Quand il se fluidifie. S’amplifie. S’intensifie. Circule avec puissance et délicatesse. Alors, que se passe-t-il ? Une respiration consciente peut à présent nous traverser et nous accompagner le temps d’une vie, jusqu’à notre dernier soupir. En état de transe, d’extase ou de plénitude, son esprit, léger et puissant, frais et chaleureux, anime nos célébrations, nos chevauchées amoureuses, nos créations inspirées et nos élans de vie, nos moments les plus intimes et nos passages les plus douloureux aussi. Quand il s’essouffle, il y a de la résistance dans l’air ; quand il se déploie, nous sommes ivres de bonheur !

Je goûte chaque jour le plaisir d’une respiration douce comme du miel, subtile comme l’air, dense comme un soufflet de forge. J’entends ses rythmes. Je perçois son cycle. Aspirée vers le ciel, elle me galvanise. Attirée par la terre, elle m’enracine. De la naissance de ce premier inspir jusqu’à mon dernier soupir, elle m’accompagne. Elle m’incarne. De mes folles envies à mes aires de repos, je la cultive. Je la nourris. Je m’en amuse. Et je me souviens avec tendresse de toutes mes retenues, de toutes mes craintes, de tous mes passages en force pour la libérer. Coûte que coûte. Aujourd’hui, la respiration est devenue souffle. Il réalise son alchimie** et il m’enseigne… Quoi ? La liberté.