Sébastien Jean, l’esprit de l’art
Sébastien Jean est né le 17 mars 1980 à Thomassin, à Haïti. C’est un artiste qui est au départ autodidacte et qui dès l’enfance se laisse porter par le flow. Le flow, littéralement le flux en anglais, est un état d’une personne immergée dans ce qu’elle fait. Peindre pour lui est un état d’être. Ses œuvres sont porteuses d’une énergie vibrante et présente, chargée de son tourment. Celui-ci est le mouvement dynamique et le point central de sa créativité, et qui laisse surgir des figures expressives, primordiales et universelles.
L’image d’avant l’image
“Quand j’étais à l’école, je n’étais pas un bon un élève, mais déjà un vrai créateur, né dans une famille éloignée de toute préoccupation artistique. Je suis un autodidacte. J’ai plaisir à parler de mon travail qui n’est pas toujours bien compris, mais j’essaie quand même. Peut-être que le mépris et l’incompréhension sont nécessaires pour avancer. J’arrive à transformer les vraies histoires en fausses ou de fausses en vraies, alchimie mystérieuse. (Sébastien Jean)
L’alchimie au présent
C’est dans l’enfance, que cet esprit de l’art anime le jeune artiste. Sous le regard bienveillant de sa maman qui l’accompagne dans cette inspiration, bien que le milieu dans lequel il grandit ne soit pas un milieu artistique. Mais cette force pousse la graine en germe et perce la terre dans un terrain pas forcément adapté à ce potentiel. Aussi l’œuvre de Seb interroge tout autant sur sa puissance visuelle que nous saisissons ou pas que sur ce mystère du surgissement créatif au-delà de tout contexte : “Mon inspiration principale prend racine dans la culture et la vie sous toutes ses formes en Haïti mêlant cris, félicité, misère et allégresse. Mon travail s’inscrit dans l’art contemporain universel – intégrant l’univers haïtien : spiritualités, couleurs, matériaux, végétation… et le reste du monde”. (Sébastien Jean).
L’habitant habité
Comme un canal finalement qui se laisse traverser, l’artiste exprime la globalité de ses perceptions, de ses courants internes et externes, de son expressivité première et émotive à son “enciellement” cosmique, parfois à contre-courant de telle ou telle culture. Hors contexte et particulièrement à Haïti où son œuvre peut réveiller des peurs dissimulées ou provoquer des rejets esthétiques.
Partage
“Depuis quelques années, j’ai envie de partager mon travail avec le monde, de substituer a l’image du passé ma perception d’aujourd’hui, d’échanger l’image d’avant à l’image du présent qui n’est pas spécifiquement Haïtienne. J’émerge toujours du regard des autres, parfois malsains souvent dissimulé au plus profond de nous même. Ce que je vous montre est la société dans laquelle nous vivons dans sa dimension psychique dans un voyage indéfini, dans mes gestes, dans mon imaginaire mouvementé. Peindre aujourd’hui est pour moi une grande question” (Sébastien Jean)
L’esprit de l’art
L’esprit de son art suit son propre flux et immerge maintenant la scène internationale, comme si l’oeuvre prenait toute son expansion et autonomie au delà de tout courant intellectuel mais naturellement dans une pulsation universelle : “L’œuvre fera son chemin”. Un chemin qui la mène et le mêne (qui suit l’un, qui suit l’autre ?) de la Fondation Agnès b à Paris, à la 54e Biennale de Venise, au Global Caribbean III et au Cultural Haitian Center de Miami mais aussi au Grand Palais pour l’exposition Haïti — Deux siècles de création artistique. Des résidences de création à la cité des Arts à Paris et à Limoges ponctuent son parcours de jeune artiste. Et pour bientôt une exposition à Bruxelles à la galerie Lunières D’afrique. A suivre… : ” Ma vie est une péripétie. En recherche de moi même, sculptant, peignant et tourmenté, au contact des hommes, je fais de ma vie d’artiste un poème….
J’ai « une forme de transparence opaque ». Je suis un artiste habité.“ (Sébastien Jean)
En savoir plus :
So you art
Visuels : Sébastien Jean
REMERCIEMENTS : A Sébastien Jean
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